Jean Castellan
Président de l'Académie d'Aix | |
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- | |
Antoine Pascalis (d) |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Jean Probace Castellan |
Activités |
Prêtre catholique (à partir du ), historien, prêtre, professeur d'université |
Jean Castellan (Jean Probace Castellan), parfois appelé à tort Charles Castellan, né à Tourves le et mort à Aix-en-Provence le , est un homme d'Église français, chanoine honoraire d'Aix et de Fréjus, professeur d'histoire et de discipline ecclésiastique, doyen de la faculté de théologie d'Aix-en-Provence, et président de l'Académie d'Aix.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origine et études
[modifier | modifier le code]Il nait à Tourves le . Il manifeste rapidement des signes de vocation religieuse, et va étudier au petit puis au grand séminaire d'Aix-en-Provence où il eut d'excellent résultats qui lui permirent d'instruire les autres dès l'âge de 20 ans[1] : il y est professeur de philosophie en 1782-1783[2]. Il est reçu bachelier en théologie le 2 juin 1780, puis docteur[2].
Prêtre sous l'Ancien Régime et la Révolution
[modifier | modifier le code]Le 27 mars 1784, il est ordonné prêtre et devient vicaire de la paroisse de la Madeleine d'Aix, où il continue notamment l'étude[1].
Refusant de prêter serment à la Constitution civile du clergé de 1790, il se réfugie trois mois chez son ami Portalis l'Ancien dans sa résidence des Pradeaux (Saint-Cyr-sur-Mer). Il y donne la première communion à son fils Joseph-Marie Portalis après l'y avoir préparé, et avant de partir pour émigrer fin 1791[1] à Rome. Joseph-Marie Portalis décrit l'abbé Castellan dans ses mémoires[3] :
« c'était un esprit très-droit, très-ferme, très-éclairé, profondément religieux ; mais opposé à tout ce qui rapetisse la religion. Très versé dans les antiquités ecclésiastiques et fortement attaché aux maximes de l'Eglise gallicane »
A Rome, il étudie l'histoire et l'art, et est pris en affection par le cardinal Antonelli[1]. La campagne d'Italie l'oblige à quitter Rome, et il rentre en France en juin 1797[1].
Retour à Aix-en-Provence
[modifier | modifier le code]En 1797, il est affecté comme curé[2] à la paroisse de Saint-Jean d'Aix où il recueille les restes des comtes de Provence, permettant leur authentification et leur sauvegarde ultérieure en 1828[1],[4].
Le 6 mai 1802, il est nommé curé de Lambesc par l'archevêque d'Aix Jérôme Champion de Cicé, où il s'emploie à réconcilier les habitants avec la religion, et commence à rédiger les premiers volumes de son histoire des églises de Provence[1]. En 1808, il est nommé membre correspondant de l'Académie d'Aix[1].
En novembre 1809, lors du rétablissement de la faculté de théologie d'Aix, il est nommé adjoint pour la chaire d'histoire et de discipline ecclésiastique, chaire dont il devient titulaire le mois suivant ce qui l'oblige à quitter Lambesc pour retourner définitivement à Aix-en-Provence[1]. Cette chaire est supprimée dans les faits en 1815[5],[2]. Il est nommé en 1810[6] chanoine cathédral d'Aix, investi de l'officialité[1], et nommé chanoine cathédral honoraire de Fréjus[2].
Il rédige une histoire des églises de Provence en huit ou dix volumes manuscrits, allant de l'évangélisation de la Provence au milieu du XVIIIe siècle[1]. L'Académie d'Aix souhaitait que cette œuvre soit publiée[5].
De mai 1833 à février 1834, il est président de l'Académie d'Aix dont il est membre au fauteuil 16[7]. Il préside également l'Institut Religieux d'Aix[1]. Sur proposition de Charles-François de Ladoucette, il devient en 1830 correspondant de la Société des antiquaires de France[1]. Il refuse ensuite de devenir membre honoraire de la Société philotechnique, et de la Société française de statistique générale[1]. Il est nommé doyen de la faculté de théologie d'Aix à sa reconstitution en 1834[1],[2].
En décembre 1834, il commence à être atteint d'hématurie, qui l'empêchera de sortir de chez lui à partir de fin 1836, et qui sera sa cause de décès le 25 août 1837[1]. Ses obsèques sont célébrées dans la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix le lendemain.
Postérité
[modifier | modifier le code]A sa mort, il lègue environ 800 ouvrages de sa bibliothèque à la faculté de théologie catholique d'Aix, en constituant le premier noyau. Cette bibliothèque est réunie en 1879 aux bibliothèques des facultés de droit et des lettres, pour constituer la bibliothèque universitaire d'Aix dont le plus ancien don particulier est ainsi celui du chanoine Castellan[8],[9].
Dix-huit volumes in-4 manuscrits de ses études sont légués en 1894 par sa famille à l'Académie d'Aix : une histoire de la discipline ecclésiastique, une histoire des églises de Provence (parfois appelée Histoire littéraire de la Provence, jusqu'à la réunion de cette province à la France[6]) en 11 volumes non publiés[1],[5], et plusieurs études notamment sur les découvertes archéologiques faites à la Tour d'Entremont, sur l'Eglise Notre-Dame de la Seds, sur l'histoire des Salyens, sur les antiquités de la ville de Pertuis, sur le lieu ou Marius défit les Ambrons (bataille d'Aix)[10].
Il est un des arrières grands oncles éloignés de l'archevêque Dominique Castellan[11].
Publications
[modifier | modifier le code]- Dissertation sur la religion des anciens Provençaux[12].
- Notice sur une inscription d'un genre singulier, qu'on voit dans une chapelle de la Magdeleine, dite de la Chèvre, près du lac de Mirabeau, suivie d'un Aperçu historique sur les frères pontifes[12].
- Notice sur Tourves (l'ancienne Turris des Romains)[12].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Castellan 1840.
- Fleury 1929.
- ↑ Joseph-Marie Portalis, « Extraits des Mémoires de M. le Comte Portalis : Mes souvenirs politiques », dans M. Mignet, Séances et travaux de l'Académie des Sciences Morales et Politiques, vol. 51, Paris, A. Durand, , 466 p. (lire en ligne), p. 432-433.
- ↑ Restauration du Mausolée des Comtes de Provence, Marseille, Imprimerie d'Achard, , 20 p. (lire en ligne), p. 6-7, 13
- Hoefer 1854.
- Le Bas 1841.
- ↑ Guastalla 2023.
- ↑ Fleury 1929, p. 134.
- ↑ Georges Fleury, Bibliothèque de l'Université d'Aix-Marseille : Notice, Marseille, Barlatier, , 29 p. (SUDOC 082219788, lire en ligne), p. 8.
- ↑ « L'académie des sciences, arts et belles-lettres d'Aix », Le National, , p. 3 (lire en ligne)
- ↑ Christian Sorrel, « De Mgr Castellan à Mgr Durieux : recherches inédites sur les archevêques de Chambéry de l’entre-deux-guerres », Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Savoie, 9e série, vol. IV, , p. 96-118 (lire en ligne).
- Quérard 1828.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Joseph-Marie Quérard, « L'abbé Ch. Castellan », dans La France littéraire, vol. 2, Paris, Firmin Didot, , 756 p. (lire en ligne), p. 75
- Jean Castellan, « Notice historique sur M. l'abbé Castellan : Chanoine honoraire d'Aix et de Fréjus, et Professeur doyen de la Faculté de Théologie d'Aix. », Mémoires de l'Académie des sciences, agriculture, arts et belles-lettres d'Aix, vol. 4, , p. 341-364 (lire en ligne).
- Philippe Le Bas, « L'abbé Castellan », dans Dictionnaire encyclopédique, vol. 4, Paris, Firmin Didot Frères, , 579 p. (lire en ligne), p. 251
- Dr Hoefer (dir.), « Jean Probace Castellan », dans Nouvelle biographie générale, vol. IX, Paris, Firmin-Didot Frères, , 489 p. (lire en ligne), p. 92
- Maurice Prou, « L'abbé Charles Castellan », dans Robert de Lasteyrie, Table alphabétique des publications de l'Académie Celtique et de la Société des Antiquaires de France (1807 à 1889), Paris, C. Klincksieck, (lire en ligne), p. 120
- Robert Reboul, Notabilités varoises, Bibliotheque Municipale de Draguignan, n.d.
- Louis Honoré, « Canton de Tourves », dans L'Emigration dans le Var (1789-1825), Draguignan, Imprimerie du "Var", , 930 p. (lire en ligne), p. 388
- Georges Fleury, « La Faculté de Théologie Catholique d'Aix (1810-1885) », Mémoires de l'Institut historique de Provence, Marseille, vol. VI, , p. 122-138 (lire en ligne)
- Bernard Guastalla, « Castellan Jean-Probace », dans Bernard Guastalla, Frédéric Couffy, Mille visages d'Aix-en-Provence, Aix-en-Provence, Academie Aix, , 512 p. (ISBN 9782494000018)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- « Jean Castellan, chanoine d'honneur de Fréjus », sur Chapitre du diocèse de Fréjus-Toulon (consulté le )