En cette deuxième décennie du XXIe siècle, le Sri Lanka envisage de voter une loi instituant le mariage après un viol. Selon Tissa Karalliyadda, ministre de l’Enfance et des Affaires féminines, le texte prévoit qu’un violeur pourra épouser sa victime si celle-ci y consent. Si elle est mineure, il devra attendre qu’elle ait 18 ans pour en faire sa femme.

C’est le remède qu’a trouvé le président Rajapaksa au phénomène de plus en plus courant des viols de femmes et de fillettes – non pas des sanctions plus sévères ou une justice plus rapide, mais un arrangement permettant au violeur d’échapper à sa peine en passant la bague au doigt de sa victime. L’ambassadeur du Sri Lanka aux Etats-Unis, Jamiya Wickramasuriya, un proche parent du président Rajapaksa, a déclaré avec un grand sourire au Washington Times que le viol n’était pas un problème au Sri Lanka, dont la législation ne reconnaît d’ailleurs pas le viol de guerre comme un crime [la guerre civile s’est déroulée de 1983 à 2009] : “Les viols, et tout ça, non, ça n’existe pas chez nous… Nous avons des gens très disciplinés au Sri Lanka… Nous avons bien entendu quelques cas isolés, comme dans n’importe quel autre pays. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il n’y en a pas du tout…” Son oncle, Chamal Rajapaksa, le président de l’Assemblée nationale, a pour sa part assuré que les hommes ne pouvaient être tenus responsables des viols et que la faute en incombait aux femmes.

“Le regard que les hommes portent sur les femmes doit évoluer. Et il ne tient qu’aux femmes et à elles seules de faire en sorte que ce changement s’opère”, a-t-il cru bon de déclarer lors d’une conférence organisée dans le cadre de… la Journée internationale