Tennis : l'homme qui murmure à l'oreille de Djokovic
Certains le traitent de gourou, d'autres le considèrent comme un préparateur mental. Pepe Imaz est celui qui accompagne le no 1 mondial Novak Djokovic cette semaine au tournoi de Bercy.

La lutte pour la place de n° 1 mondial entre Novak Djokovic et Andy Murray se joue aussi en dehors des courts. Avant-hier, le « Daily Mail », qui aimerait bien voir le trône revenir au sujet de Sa Majesté, dressait un portrait inquiétant du Serbe, sous la coupe d'un présumé gourou espagnol new age nommé Pepe Imaz. Histoire de titiller un peu plus l'âme fatale d'un Djoko qui a les nerfs à vif...
Le quotidien insiste sur une vidéo prise en juillet à Marbella où les deux hommes donnent une conférence assez ésotérique sur le bien-être. Fait « accablant », le boss, qui affrontera aujourd'hui le Bulgare Dimitrov en 8e, voyage à Paris sans ses deux coachs attitrés (Marian Vajda et Boris Becker) dans les bagages. Mais un Imaz dans le chapeau. Projeté sur le devant de la Seine alors qu'il vit pourtant dans l'ombre du clan depuis déjà quatre ans.
Ancien joueur — il a atteint le 146e rang mondial au paroxysme de sa courte carrière, arrêtée à 24 ans —, José « Pepe » Imaz Ruiz, 42 ans, a monté une académie à Marbella. Sous le soleil, certes, mais plus orientée « Mystères de l'amour ». Avec, pour objectif, le bonheur au bout de la quête et de la raquette.
L'école, créée avec Marko Djokovic, le frère de l'autre, s'appelle Amor y Paz (« amour et paix »). On y parle de partage, de bonheur, de respect, d'encouragement ou de jouissance du moment présent. On y enseigne à toujours serrer quelqu'un pendant au moins 25 secondes avant de le quitter, parce qu'alors « on se sent un autre »... Et c'est grâce à Marko que Pepe a touché le cœur de Novak. Imaz l'a en effet sorti de la dépression.
« Marko est arrivé dans un état chaotique. Nous avons fait un travail sur le fond et tout a changé. Quand Novak l'a su, il a sollicité ma collaboration, expliquait le mentor aux cheveux ondulés et grisonnants dans la presse ibère l'an dernier. C'est merveilleux de travailler avec une personne telle que lui et je me sens béni de partager avec lui ce qui m'a tant aidé et continue de m'animer dans ma vie et mon évolution comme être humain. »
Frappé par la grâce, Nole (le surnom du n° 1 mondial) arbore souvent des tee-shirts Amor y Paz. Deux mots qu'il avait même tagués sur la porte des vestiaires lors du tournoi de Madrid en mai dernier. Après le vide engendré par son titre tant espéré décroché à Roland-Garros, Djokovic est parti se ressourcer à Marbella, comme il en a pris l'habitude.
« Pour lui comme pour les autres, je traite l'être humain, pas le personnage, poursuivait Imaz, qui a écrit quelques ouvrages et jonglé avec les émotions de personnalités comme... Julio Iglesias. L'aspect compétition, je le laisse pour ses entraînements. Et je cherche la manière pour qu'il soit en harmonie avec lui-même, qu'il équilibre son énergie vitale. »
Dans sa blanche doudoune et son survêtement immaculé, l'Espagnol est pourtant bien sur le court pendant les séances tennistiques de son élève. « J'ai vu que certains l'appellent gourou, a lâché Djokovic, un brin agacé, après sa victoire sur Muller. Certains médias essaient de monter des histoires. Je ne détaillerai pas ce qu'on fait. On peut dire et juger ce qu'on veut. Ce ne sont que des spéculations... »
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